samedi 21 février 2009

Bonjour gentillesse


Pour les aficionados du magazine Courrier International, vous avez pu découvrir il y a quelques semaines un dossier spécial sur la gentillesse. C'est l'occasion de réfléchir sur cette notion, remise aujourd'hui en cause, dans une société où l'individualisme et le cynisme règnent en maître. Être gentil, un moyen de lutter contre la crise et la morosité?

La fin du "trop bon, trop con?"
Un prestigieux cancérologue suédois, Stephen Einhorn, fait un tabac (no comment) avec son livre "L'art d'être bon", dont le slogan est aussi simple qu'incongru : "Osez la gentillesse!". Selon son étude, multiplier les gestes de gentillesse (tenir la porte à quelqu'un, laisser sa place à une vieille dame dans le bus, sourire et dire bonjour) rend les gens plus heureux que la moyenne.

Une société individualise et cynique
A bien y regarder, la gentillesse semble avoir déserté le coeur de nos contemporains. Il suffit de regarder les gens dans les bus, les métro, dans la rue. Pas un regard pour son voisin, on ne se rencontre pas, on ne cherche pas à communiquer. Alors que nous sommes dans une société qui recherche la performance et l'efficacité, ce sont nos capacités à se surpasser et à écraser autrui pour avancer qui semblent primer. Blasés et solitaires, les gens se tournent vers le cynisme. Il n'est plus de bon ton d'être gentil. Critiquons, attaquons, parfois même sans raison. Les bons sentiments, les niaiseries en couleur sépia d'Amélie Poulain ne sont que des foutaises. A moi la solitude et l'aigreur, signes par excellence d'un esprit intelligent, pertinent et ô combien moderne. L'homme est un animal solitaire, c'était écrit.

De l'importance d'être gentil
Dans le même temps, la rhétorique de la gentillesse a longtemps été l'apanage de la chrétienté : "tu aimeras ton prochain", tombée en désuétude aujourd'hui. Elle caractérisait aussi l'esprit philantropique de quelque mécène. Mais on a oublié aujourd'hui, que sourire, penser à l'autre, faire un pas vers ceux qu'on aime, cela ne coûte rien. Ok, peut-être le prix d'un ticket de bus pour se rendre chez eux ou encore le prix d'un sms. C'est dérisoire en soi.
Pour Thomas d'Ansembourg, thérapeute en communication non violente, "les gens sont de plus en plus fatigués de vivre dans un monde agressif, ils en ont marre de la course, de la compétition, de toute cette violence qui ne correspond pas à leur nature". Alors sans blague : et si c'était la gentillesse qui nous sauvait de la crise?

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