jeudi 19 février 2009

Quand l'un dit blanc, et l'autre noir...


Noirgle.net, Blackle.com ou encore Ecofree.org, ces moteurs de recherche ne vous disent peut-être rien mais ils sont pourtant à la mode sur la Toile et chez les écolos, fervent défenseur des greentech.

Simple comme un clic
Le principe est simple : à la différence du moteur de recherche Google dont le fonds d’écran est blanc, ces sites offrent un arrière-plan noir. Leur consommation énergétique passerait alors de 77 à 52 watts (cf. le site Ecofree.org). Les sites internet concernés affichent le décompte des watt/heures économisées, pour montrer l'efficacité du procédé. A ce jour, on annonce 115061.708 Wh économisées sur le site Noirgle contre 1,092,253.436 Watt pour Blackle. C’était une idée simple, à l’image de ces gestes quotidiens censés modifier nos habitudes de consommation, à laquelle il fallait pourtant penser.

Ca chauffe pour Google
Ce que ces sites omettent de préciser, c’est que ce geste écologique n’est pas valable pour les écrans LCD (les plus récents) où les pixels sont allumés en permanence, peu importe la couleur de l’écran. Ce que ne calculent pas non plus ces sites, c’est l’empreinte carbone engendrée par une recherche sur leur site. Lorsqu’on tape un mot sur l’écran noir d’Ecofree ou de Blackle, la demande est directement renvoyée sur le site de…Google ! Et selon un calcul du physicien Alex Wissner-Gross, une recherche sur Google nécessiterait 7 grammes de CO2 soit la moitié des 15 grammes utilisées pour chauffer une bouilloire ! Le tout servant à alimenter les ordinateurs des centres de données, tournant à plein régime et dont la surchauffe est limitée grâce à des climatiseurs. Mauvais calcul pour le prétendu geste écologique de la société australienne, Heap Media, concepteur de Blackle. Le patron de Google, prétend même qu’utiliser un écran noir consommerait plus d’énergie qu’une page blanche. Bill Weihl se serait-il lui aussi converti à l’écologie ou se sent-il simplement menacé par le buzz créé par ces nouveaux sites ?

Un coup médiatique… et marketing ?
Surfer écolo a donc un prix. Ce qu’on croit réduire d’un côté, n’étant pas compensé de l’autre. Alors à qui profite le crime ? Exploitant le développement du tout-écolo, ces sites internet (et leurs créateurs) ont surfé sur la vague verte pour se refaire une santé : ils profitent en effet des recettes engendrées par les liens publicitaires qui accompagnent leur site. De quoi provoquer une colère verte chez les écolos abusés.

Comme quoi, derrière les prétentions écologiques et citoyennes, se cachent parfois d’autres préoccupations… plus terre à terre.

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