samedi 21 février 2009

Tout ce que vous n'avez jamais osé penser sur le sexe...


A la poubelle les manuels d'éducation sexuelle où on nous apprend comment mettre un préservatif ou comment faire jouir sa copine/copain en 20 minutes chrono et dans toutes les positions possibles et inimaginables. Vous voulez vraiment lui faire plaisir? Offrez-lui l'Antimanuel d'éducation sexuelle de Marcela Iacub et Patrice Maniglier. Promis, c'est satisfait, ou remboursé.


Un livre sexuellement incorrect
Voilà un livre à mettre dans toutes les mains, un livre à lire et relire, de 7 à 77 ans et même avant! Exit les textes et les extraits (toujours bien choisis), le livre est ponctué de nombreuses illustrations, aussi cocasses que pertinentes, collant bien au propos du texte.
Mais de quoi parle ce livre? De sexe? Certes. D'éducation au sexe ? Oui mais le sexe est ici envisagé comme un objet d'étude polémique et non comme une compétition sportive. L'Antimanuel va à contre-courant de tout ce qu'on apprend sur le sexe depuis les années 70. Oubliez ce que vous savez sur le sexe, depuis qu'on vous l'enseigne au collège, ce que vous avez vu dans les films porno ou entendu dire dans la cour de votre lycée.


Sea, sex and... prison!
Avec les années 70 et la pseudo révolution sexuelle, on a vu les moeurs changer, le tout sexuel remplaçant la rigité d'une éducation familiale et sociale stricte. Il est vrai que les films porno pululent sur les chaînes télé et dans les locations de vidéos, les jeunes filles s'habillent comme des lolitas (sinon comme des prostituées), suivant l'exemple de leurs aînées, qui pavanent à demi-nues dans des émissions télé et des clips quasi-pornographiques.

Alors quoi? En même temps que la société du tout-sexuel se développe, le système judiciaire prend le sens inverse. Les crimes sexuels n'ont jamais été aussi réprimés. Chiffres à l'appui, les auteurs nous apprennent que les viols sont parfois plus lourdement condamnés que les meurtres! En filigrane, les auteurs profilent une critique d'un Etat de droit qui se délite et ne respecte pas ses engagements vis-à-vis des citoyens.


On vous a menti : la libération sexuelle n'a pas eu lieu!
Quid de la révolution sexuelle et ses promesses? Aux oubliettes! Vous n'êtes pas libres de vivre votre sexualité. Sans peur ni reproche, les auteurs n'hésitent pas à parler d'un retour de la morale dans le domaine sexuel et d'une immixtion croissante de l'Etat dans les affaires privées. C'est l'Etat qui décide pour vous de ce qui est bon sexuellement, et de ce qui ne l'est pas en créant un modèle judiciaire ultra-répressif et soit disant préventif.

Pour la dépénalisation du sexe
Ce que préconisent les auteurs, c'est une sexualité vraiment libérée, et libre d'être définie par ceux qui la pratiquent. Ils en viennent à imaginer une société postsexuelle (dénommée "Postsexopolis", l'étymologie du mot étant significative), où chacun aura le droit à une assurance sexuelle avec une prostituée qui viendrait à domicile vous prodiguer ses services (ce qui existe déjà aux Pays-Bas) pour donner à chacun une égalité sexuelle. Une société où le sexe-roi laisse place au sexe libre. L'Etat en voulant définir et circonscrire le sexe, l'a rendu criminel et négatif. Dans cette société nouvelle pensée par les auteurs, le sexe serait un plaisir comme un autre (une prostituée au même titre qu'une masseuse vous prodigue un service que vous payez à sa juste valeur), une activité et un droit comme un autre.


Avec un style simple, une écriture claire au service de propos pertinents et novateurs (notamment sur la question de la prostitution, de la justice pénale et la notion de consentement, sur la parentalité et l'homosexualité aujourd'hui), ce livre offre un point de vue nouveau sur le sexe et ses dérives. En bref, c'est un livre... jouissif.

Quelques extraits :

« Si donc il s’avérait que la punition des criminels sexuels était disproportionnée, cela voudrait dire que sur la question sexuelle, loin d’être devenue « moderne », notre société effectuerait un retour aux âges les plus archaïques et les plus sombres de son histoire, les règles de l’Etat de droit n’étant pas respectées. »

« Il y a une dissymétrie entre la protection de votre droit à dire non et celle de votre droit à dire oui [qui] signifie que, malgré toutes les « libertés » que vous a données la « révolution des mœurs », vous n’avez pas en vérité de droit sexuel. Ou, si vous préférez, que la liberté sexuelle ne fait pas partie des choses que l’Etat vous reconnaît. »

« Il y a une bonne sexualité, et une mauvaise : la bonne est celle qui unit derrière des portes hermétiquement closes un homme et une femme, dont les corps se rejoignent sans artefact et si possible dans le silence et l’effroi devant cette chose si merveilleuse et secrète qu’est l’éternel coït ; la mauvaise, c’est tout le reste. Voilà la sexualité idéale de ce monde qui se vante d’avoir abandonné toute idée absolue des « bonnes mœurs » ».

« Si la prostitution n’est pas reconnue comme métier, ce n’est donc pas parce qu’elle contredit la morale sexuelle consensualiste, c’est même l’inverse : c’est que la prostituée vient paradoxalement pousser les règles du consensualisme à la dernière limite et que, précisément, on a du mal à admettre que le sexe puisse faire l’objet de quelque chose d’aussi froid qu’un accord commercial. On reproche à la relation prostitutionnelle d’être trop consentie, on trouve que le consentement que l’on y donne est « trop éclairé ». Bizarrement, on préfère présenter la personne éperdue d’amour comme le paradigme du consentement libre à un acte sexuel… »



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire