Manifestation géante à Gap (Hautes-Alpes) des éleveurs, bergers et chasseurs
A l’occasion du procès du chasseur d’Esparron, 1 500 personnes ont défilé à Gap jeudi 18 février 2010 à partir de 11 heures. De nombreux élus ont apporté leur soutien aux protestataires. Moins importante que prévue, la manifestation reste une démonstration de force, plutôt rare dans le département.
« Steak de loup ». « Pan pan le loup ». Il ne fait pas bon être un canidé dans les rues de Gap ce jeudi 18 février. Les pancartes le montrent, les manifestants le clament. Ils sont chasseurs hauts alpins ou éleveurs venus de Haute-Savoie et défendent le même bifteck : stopper les méfaits du loup.
A l’occasion du procès du chasseur d’Esparron, 1 500 personnes ont défilé à Gap jeudi 18 février 2010 à partir de 11 heures. De nombreux élus ont apporté leur soutien aux protestataires. Moins importante que prévue, la manifestation reste une démonstration de force, plutôt rare dans le département.
« Steak de loup ». « Pan pan le loup ». Il ne fait pas bon être un canidé dans les rues de Gap ce jeudi 18 février. Les pancartes le montrent, les manifestants le clament. Ils sont chasseurs hauts alpins ou éleveurs venus de Haute-Savoie et défendent le même bifteck : stopper les méfaits du loup.
« On n’est pas là pour nourrir les loups ! »
En tête de cortège, chapeau vissé sur la tête, bâton en bois à la main et clochettes pendues au sac à dos, Philippe, berger de 53 ans, veut sauver une profession en voie de disparition : « Le loup est un non-sens écologique, il décime brebis et chamois ». Et de conclure : « Nous, bergers et éleveurs, on n’est pas là pour nourrir les loups ! ». Même son de cloche pour Jean Lagier-Tourrenne, président départemental de la FNSEA (Fédération nationale des structures des exploitants agricoles). Cet éleveur de brebis est catégorique, le loup a radicalement changé son mode de vie. « Il faut compter sept heures de travail supplémentaire par semaine, plus les coûts pour les aides bergers, les chiens patous et j’en passe » explique-t-il, sans décolérer. C’est sans compter sur l’inquiétude des éleveurs et le stress des brebis, qui peut leur causer des avortements. « Ce n’est plus vivable » soupire l’agriculteur. En 2008, 3 133 moutons ont été décimés lors de 906 attaques officiellement attribuées au loup.
L’agriculture ovine, une filière sinistrée
Plus loin sur le parcours de la manifestation, les traits tirés mais la voix posée, Marie-Josée Allemand, éleveur d’agneaux à Gap, n’a guère d’illusion sur son avenir. « La filière ovine est déjà le parent pauvre de l’agriculture, si en plus on ajoute le problème du loup, je n’ai plus qu’à arrêter » raconte-t-elle. Mais les élus sont nombreux à soutenir une filière sinistrée dans le département. Les écharpes tricolores égayent un cortège rempli de pancartes bariolées, de banderoles géantes et de loups en peluche. Christine Nivou, maire de Veynes (05), a déjà été confrontée à la présence du loup sur sa commune de 3 000 habitants : « Je comprends la souffrance des éleveurs mais c’est à la législation d’évoluer. On doit leur permettre de défendre leur troupeau et tirer sur le loup ».
La manifestation s’est terminée en fin d’après-midi sur la place du tribunal. A la sortie du procès, quelques bousculades ont eu lieu, sans incident grave. Sous la bruine et dans le froid, les contestataires se sont réchauffés autour d’un stand de grillades et de boissons. Manifestement, ils avaient une faim de loup.
Retour sur... L’affaire du « chasseur d’Esparron »
Lors d’une battue au sanglier le 7 décembre 2009 dans la montagne d’Esparron (Hautes-Alpes), un chasseur de 34 ans tue une louve, espèce protégée. Il est pris en flagrant délit par des gardes chasses. L’homme dit s’être défendu contre les menaces du loup. Une version démentie par l’expertise balistique. Le jugement du 18 février 2010 condamne le jeune homme à 1 500 euros d’amende, le retrait du permis de chasse et l’interdiction de le repasser durant trois ans.
Hey ! A nouveau des articles ici ! Bonne nouvelle !
RépondreSupprimerTon article semble se vouloir objectif mais peut être manque t-il le point de vue des "défenseurs du loup".
En tout cas, j'adore tes citations et en particulier "Le loup est un non-sens écologique, il décime brebis et chamois ". Les gens cités n'ont vraiment aucun recul. Mais bon, ça se comprend car pour la plupart c'est leur métier ou leurs votes qui sont en jeu...
Ils avaient promis d'assiéger la ville de Gap le 18 février 2010. Ils devaient être des dizaines, voire des centaines de milliers à déferler dans les rues de la préfecture des Hautes-Alpes.
RépondreSupprimerEn effet, à l'appel de plusieurs syndicats soi-disant représentants du monde agricole ainsi que de groupuscules anti-loups, les chasseurs, les bergers, les agriculteurs, etc… étaient appelés à soutenir le braconnard de la louve d'Esperron le jour de son procès.
Et qu'avons-nous vu ? Une ridicule poignée de viandards, pseudo-bergers, et de chasseurs de primes agricoles se ridiculiser devant la France entière.
Où étaient donc les 50 000 personnes que le gourou du Grand Charnier est censé représenter ?
Où étaient donc les foules immenses de bergers et de chasseurs qui devaient débarquer de la France entière, mais aussi de Suisse et d'Italie ?
Les 1 200 braillards qui ont défilé à Gap étaient les idiots utiles d'un système qui les exploite et qui est la cause réelle de la faillite de leur profession. La preuve en est les politiques qui les cornaquaient dans cette manifestation carnavalesque, avec en tête les députés Martinez et Spagnou, tristement connus pour leur haine maladive du loup, mais aussi pour leur grand appétit de voix d'électeurs. Nous reviendrons dans un prochain article sur le cas d'Henriette Martinez.
Comme nous l'avions prédit et écrit, les 1 200 clowns (pardon au monde du cirque) qui ont défilé ce jeudi 18 février 2010 ont largement desservi leur cause en se ridiculisant, renforçant malgré eux l'image positive du loup, et ont été les cocus des politiques (cela étant devenu chez eux une seconde nature…).
Mais il y a eu aussi des dégâts collatéraux car ces haineux de la biodiversité ont passablement dégradé l'image et le travail du monde agricole en général, et des bergers en particulier, qui sont, dans leur grande majorité, des femmes et des hommes responsables. Ces derniers n'étaient d'ailleurs pas présents à cette mascarade…
Concernant le réquisitoire du procureur, il serait presque drôle s'il ne s'était agi du meurtre d'une louve : 1 500 euros d'amende et le retrait du permis de chasse ont été demandés, alors que la loi prévoit 6 mois d'emprisonnement et 9 000 euros d'amende ; encore un peu et le braconnard était condamné à 1 heure de piquet au fond du tribunal. Il est vrai que le procureur est aux ordres de la Chancellerie, elle-même aux ordres du Président de la République, qui, lui, caresse la FNSEA dans le sens du bulletin de vote…
Pour vos prochaines animations de mariage ou de bar-mitsvah, les 1 200 charlots de la manifestation de Gap sont à votre disposition : ils sont plus bêtes que méchants, mais tellement drôles !
En attendant, notre ami le Loup poursuit son périple en France…
association Le Klan du Loup
Je suis d'accord avec toi Hiliadan, il manque un point de vue, mais dans la manif je n'ai pas vu de défenseurs du loup... Donc forcément l'article n'est que le reflet de la manif...
RépondreSupprimerMais je crois que l'association du Klan du Loup nous donne une bonne - et bien écrite - contre-attaque.