samedi 20 mars 2010

Le mariage ne connaît (presque) pas la crise


















Ils sont près de 547 000 couples à s’être dit « oui » devant le maire en 2008. Un chiffre en baisse alors que paradoxalement, le budget mariage est en hausse de 10% depuis deux ans. De quoi faire rêver les jeunes filles en fleur. Evalué à trois milliards d’euros malgré la crise, le business du mariage fait encore recette. Quels sont les ingrédients de la cuvée 2010 ?


Après la mode du violet, le blanc et l’ivoire signent le retour au classicisme des mariages en 2010. Pour les professionnels, la crise est passée par là. Finie la gabegie, place à l’essentiel.

Retour aux sources
A quelques extravagances près, la sobriété fait son grand comeback dans les églises et mairies. Carine, 26 ans, vendeuse au magasin grenoblois Complicité note le surprenant succès du voile : « Les robes sont très travaillées au niveau de la broderie et des effets perlés. Je suis aussi très étonnée du retour du voile, qui plaît même aux plus jeunes ». Un style simple qui a conquis Claudine, jeune fiancée de 21 ans, qui se marie le 27 avril prochain : « Je voulais une cérémonie intime et une belle robe couleur ivoire, un peu classique ». Côté ambiance, les salles des fêtes restent le lieu privilégié des grandes réceptions nuptiales. Musique classique à l'église, jazz au cocktail, son du DJ pour les plus jeunes et orchestre pour finir la nuit. Les fleurs aussi restent sobres : des tons clairs, surtout blancs, avec le succès renouvelé des orchidées pour les bouquets retombants et le centre de table.

Des mariages à la carte
Cette sobriété va de pair avec des budgets plus serrés, mieux répartis, et des mariés plus attentifs aux prix. La hausse de 10% du budget mariage cachant des disparités, entre les cérémonies basiques à 6 500 euros et les réceptions grandioses à 40 000 euros. Premier poste de dépense, le budget restauration est un peu rogné : « Beaucoup de produits de luxe ne sont plus dans la liste des mariés, comme les verrines qui coûtent plus chers que de simples canapés » constate Sandrine Bonnet, collaboratrice de Traiteur Bonnet à Grenoble. Alors aux prestataires habituels, les futurs mariés préfèrent la débrouillardise : « Certains clients ne veulent pas de dessert car quelqu’un dans la famille fera la pièce montée » continue-t-elle. Pour Eve Cottaz, wedding planner et gérante de la société R-EVE qui organise des mariages, malgré la crise, les époux n’ont pas renoncé à la cérémonie, seulement à la gabegie : « Les mariés vont à l’économie : la sono c’est tonton qui s’en charge et le gâteau son meilleur ami. Ils cherchent des prestataires à moindre coût, pour le reste c’est système D ».

2010 : le mariage sera spirituel ou ne sera pas
Le mariage n’a pourtant pas le monopole de l’union des couples. En 2009, pour trois mariages célébrés, deux Pacs sont signés. Alors en Isère, il se fête aussi : autorisées depuis 2008, les cérémonies ont lieu à la mairie de Grenoble. Autre petite nouveauté dans le monde du mariage : la cérémonie laïque, qui complète le mariage civil souvent expéditif et frustrant. Pour Delphine Borne, du portail Alpes Mariage, « elle apporte toute la solennité du mariage religieux sans le côté dévot ». Organisée par des amis ou des professionnels, elle permet aux personnes athées, divorcées ou aux couples mixtes d’avoir enfin une cérémonie complètement personnalisée et spirituelle. Alors, qui a dit que les mariages n’étaient plus tendance ?


L’écolo-mariage reste dans les cartons
Annoncée comme une tendance lourde des mariages en 2010, la révolution écolo n’a pas eu lieu. Pour Delphine Borne, d’Alpes Mariage, l’explication est simple : outre le manque de prestataires d’envergure marquetés écolo, « un mariage complètement bio coûte en moyenne 20% plus cher et n'est pas à la portée de tous. » Malgré tout, des initiatives fleurissent comme le covoiturage, les faire-parts électroniques ou en papier recyclé. Des idées qui doivent encore germer.
Photos : Marie-Claire et Marie-Claire maison

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