samedi 13 mars 2010

Contraception et IVG : la pilule passe mal

La ministre de la santé passe à l’action

Le nombre moyen d’IVG ne diminue pas malgré la diffusion massive de contraceptifs. Ce constat paradoxal, pointé par un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) publié le 2 février 2010, pousse Roselyne Bachelot à réagir. De nouvelles mesures jugées efficaces mais incomplètes par les mouvements féministes.

Le nombre moyen d’IVG ne diminue pas malgré la diffusion massive de contraceptifs. Ce constat paradoxal, pointé par un rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) publié le 2 février 2010, pousse Roselyne Bachelot à réagir. De nouvelles mesures jugées efficaces mais incomplètes par les mouvements féministes.

« Mettre le paquet » sur l’école

Selon le rapport de l’IGAS, 72% des avortements sont pratiqués sur des femmes ayant utilisé des contraceptifs. En réponse, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot a promis de renforcer la prévention des grossesses non désirées et de « mieux organiser » l'accès à l'avortement. Mais la ministre souhaite surtout « mettre le paquet » en milieu scolaire pour informer les jeunes sur les moyens de contraception et la sexualité. « On apprend dans ce rapport que deux tiers des filles de [classe de] 3ème pensent encore qu'on ne peut pas tomber enceinte lors du premier rapport sexuel », interpelle Roselyne Bachelot. Une des mesures-phares de la ministre vise à promouvoir l’accès gratuit et anonyme à la contraception pour les mineures.

Renforcer l’action locale

L’autre priorité concerne la prise en charge des grossesses non désirées dans les plans régionaux de santé. La ministre promet de renforcer le « réseau des centres de planification et d’éducation familiale ». Courant 2010, la rémunération des établissements pratiquant des IVG chirurgicales sera réévaluée de 10% pour les inciter à réaliser ce type d’opération. Par ailleurs, suite à l'application prochaine des décrets de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST), les services scolaires des universités et les sages-femmes pourront délivrer des contraceptifs oraux. Infirmières scolaires et pharmaciens auront quant à eux la possibilité de renouveler une ordonnance de pilule. Une avancée positive mais insuffisante pour les mouvements féministes. « Nous serons satisfaites si la volonté politique est suivie de moyens », affirme la présidente du Mouvement du planning familial, Carine Favier. L’association Ni Putes ni soumises demande au gouvernement « d’en faire plus », notamment dans les quartiers les plus défavorisés. A l’inverse, le mouvement anti-avortement Alliance pour les droits de la vie fustige un « rapport consternant », l'urgence étant « d'aider les femmes enceintes à éviter l'IVG ».

Contraception et IVG en chiffres

15 jours C’est le délai de prise en charge des avortements dans un établissement sur vingt.

5% de femmes déclarent ne pas utiliser une méthode de contraception alors qu'elles ont une activité sexuelle et ne souhaitent pas être enceintes.

206.699IVG ont été pratiqués en métropole en 2006, dont 13 230 concernant des filles de 15 à 17 ans.

10% des avortements sont pratiqués sur une grossesse comprise entre 10 et 12 semaines.

Source: Rapport de l’IGAS du 2 février 2010

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