dimanche 17 mai 2009

Claude Allègre, futur ministre ?


La rumeur court : Claude Allègre serait nommé ministre de l’innovation et de l’industrie après les élections européennes du 7 juin prochain. Une nouvelle qui fait grincer des dents dans la majorité et dans le milieu de la recherche.

Ministre à nouveau ?
En 2007, Claude Allègre avait pourtant refusé d’entrer au gouvernement mais aujourd’hui, le principal intéressé ne cracherait pas sur un ‘MITI’, un ministère du commerce international comme il en existe déjà au Japon (JDD du 10 mai). "C'est le genre de chose qui m'intéresse et qui intéresse le président de la République" déclare-t-il. A 72 ans, le scientifique a fait son chemin en politique dans le camp socialiste depuis 1973. Ministre de l’éducation sous Jospin en 1997, il a notamment essuyé un échec face aux manifestations des lycéens et des enseignants, qui le poussent à démissionner en 2000. Opposé à Ségolène Royal lors des dernières présidentielles, Claude Allègre rend finalement sa carte du PS en 2008.

Nouvelle figure de l’ouverture ?
Après le refus de Manuel Valls ou André Vallini, Claude Allègre serait la nouvelle personnalité de gauche débauchée par Nicolas Sarkozy. C’est une façon pour lui de rompre avec « l’Etat RPR » et prendre du terrain sur son aile gauche. Lors d’une réunion de militants le 12 mai à Nancy, le Président a renouvelé l’importance de métisser son gouvernement, pendant que de son côté, François Fillon appelle également à une "amplification de l'ouverture". L’avantage de Claude Allègre, c’est l’adhésion qu’il peut susciter dans l’électorat de droite, à l’inverse d’un personnage comme Jack Lang, clairement identifié au mitterrandisme et à la « gauche caviar ». Pour le député villepiniste Hervé Mariton, "il n'y a pas de gens à droite allergiques à Allègre. L'homme est droito-compatible".

De vives réactions
Même si la rumeur n’est pas officiellement confirmée, elle suscite déjà de vives oppositions. Valérie Pécresse redoute que son ministère de l’Enseignement et de la Recherche ne soit amputé de ses prérogatives princpales. Cela conduirait à lui faire perdre une partie de ses attributions et dénaturer son ministère. Séparer la recherche de l’université serait en effet contraire à la politique qu’elle mène depuis son arrivée au gouvernement. C’est aussi ce que craint le milieu de la recherche.
A Bercy, l’inquiétude pointe aussi : Christine Lagarde ne souhaite pas perdre son secrétariat à l’industrie, nécessaire corrolaire de l’économie, selon l’actuelle ministre.
Enfin, la personnalité même de Claude Allègre ne fait pas l’unanimité. Connu pour sa contestation du réchauffement climatique et des thèses scientifiques largement reconnues aujourd’hui, Claude Allègre serait paradoxalement le porte-drapeau de l’industrie… et de l’innovation! Voilà une affaire qui n'a pas fini de faire couler de l'encre.

Les musées à l'honneur


Lors du week-end du 16 mai, la Nuit des Musées a connu un franc succès. Salué par le ministère de la culture, cette 5ème édition a rassemblé plus de 1,8 millions de visiteurs, soit 300 000 de plus que l’an passé. En Europe, 2 500 musées ont ouvert leurs portes aux visiteurs soit une augmentation de 20%, dont 1 150 en France. Gratuits, les établissements étaient accessibles jusqu’à une heure du matin.

Sous le signe de l’Europe
Créée en 1999 en France, la Nuit des musées s’est étendue au reste de l’Europe depuis 2005. Cette année, pas moins de 42 pays participent à cet évènement culturel. En Pologne, l'Institut de la mémoire nationale (IPN) qui a notamment instruit les crimes nazis et staliniens, a mis à disposition des visiteurs les archives de la police communiste. Dans le nord du pays, à Gdansk, le musée de Solidarité a voulu reconstituer l'atmosphère des grèves ouvrières des années 80, point d’orgue de la naissance du syndicat Solidarnosc durement réprimées par les paramilitaires du ZOMO. Ailleurs en Europe, ce sont 120.000 visiteurs qui ont profité de l’ouverture gratuite des musées à Moscou alors qu’ils étaient 80 000 à Barcelone.

Un succès renouvelé en France
A Paris, ce ne sont pas moins de 140 musées qui ont attiré un grand nombre de parisiens et autres curieux. Les files d’attente étaient longues, preuve que les musées font toujours recette en France. Pour ne citer qu'eux, le musée de l’Armée a comptabilisé 20 000 visiteurs, le musée Rodin et celui de la Monnaie en totalisent 15 000. Quant au musée d’Orsay et celui du Quai Branly, ils en ont attiré 11 000 chacun.

Et aussi en province
La province ne démérite pas. Les musées de Strasbourg ont vu défiler 45 000 visiteurs, 34 000 à Metz alors que le musée des Beaux-arts à Lille a attiré 10 000 visiteurs à lui seul. Dans le reste de la France, le même succès est au rendez-vous. A Arras, plus de 1 000 personnes se sont déplacées pour découvrir gratuitement l'exposition « Bonaparte et l'Égypte », aux Beaux-arts d'Arras.

« Un grand cru » 2009
Pour Christine Albanel, « cette année est un grand cru », signale-t-elle dans un communiqué du ministère de la Culture. C’est le signe que les Français restent attachés à leur patrimoine et à la culture en général. Cette cinquième édition était placée sous le signe du « dialogue entre les arts ». A ce titre, la musique et la danse ont été conviées à la fête des Musées, notamment lors d’expositions temporaires. Selon la ministère, il s’agissait de « poser sur le patrimoine historique un regard neuf », d'une manière « inattendue, surprenante, bouleversante ou drôle ». Une façon aussi de dépoussiérer les musées, souvent peu connus et attractifs et qui peinent à draîner le public, notamment chez les jeunes.


C’est un succès qui vient conforter la récente décision de Nicolas Sarkozy d’instaurer la gratuité des musées et monuments pour les moins de 25 ans. Espérons que cette mesure connaisse le même succès que cette 5ème Nuit.